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Ulcère gastro-duodénal évolutif de l'adulte -  suspicion clinique

code CISP-2 :

D85 ; D86

code CIM-10 :

K25 ; K26

En résumé

  • Suspicion clinique : symptômes inconstants et souvent peu spécifiques ; hormis pour les douleurs épigastriques rythmées par les repas, qui sont évocatrices.

  • Complications éventuelles, parfois inaugurales : hémorragie, perforation, sténose, cancer gastrique ulcériforme.

  • Deux causes principales : l'infection à Helicobacter pylori et la prise d'AINS.

  • Diagnostic endoscopique :

    • Endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD), sauf en cas de perforation, qui est une contre-indication à l'endoscopie !

    • Réalisation de biopsies pour examen anatomopathologique et bactériologique (recherche de Helicobacter pylori et si possible, étude de sa sensibilité aux antibiotiques)

En détail

1) Définition et diagnostic positif : 

Un ulcère se définit comme une perte de substance de la paroi gastrique ou duodénale atteignant en profondeur la musculeuse.

Son diagnostic est endoscopique (EOGD).

 

2) Complications éventuelles :

  • Hémorragie digestive (la plus fréquente)

  • Perforation ulcéreuse

  • Sténose ulcéreuse (exceptionnelle)

  • Association à un cancer gastrique (cancer gastrique ulcériforme)

 

3) Causes :

a) Infection à Helicobacter pylori (Hp) :

Dans les pays occidentaux, 50 % à 75 % des ulcères gastriques et duodénaux seraient liés à une infection à Helicobacter pylori.

b) Prise de médicament gastrotoxique :

Première cause médicamenteuse : les AINS (AINS sélectifs mais surtout AINS non sélectifs) et l’aspirine à faible dose antiagrégante.

Les autres médicaments qui exposent à des ulcères gastriques et duodénaux sont surtout : les diphosphonates, l’acide nicotinique, les anticholinestérasiques, le baclofène, et probablement les mucolytiques.

Le rôle des corticoïdes dans la survenue d’ulcères gastriques ou duodénaux est controversé. S’il existe, ce risque semble faible.

c) Causes plus rares d’ulcères, à évoquer en cas d’ulcère gastro-duodénal non lié à Hp et non médicamenteux :

Tabagisme, syndrome de Zollinger Ellison, maladie de Crohn, vascularite, infection à HSV1 ou CMV...

NB : Concernant l’ulcère « de stress » : il est dû à un « stress » biologique intense, uniquement chez les patients hospitalisés en réanimation. Le « stress psychologique » n’a aucun rôle démontré dans l’ulcère.

4) Signes cliniques et paracliniques pouvant faire suspecter un ulcère gastro-duodénal :

a) Syndrome ulcéreux typique, évocateur :

Douleurs épigastriques à type de crampe ou de faim douloureuse, apparaissant 1 à 5 heures après les repas et atténuées par l’ingestion d’aliments ou la prise d’anti-acides.

b) Complication ulcéreuse inaugurale :

  • ulcère hémorragique, suspecté devant :

une anémie ferriprive ; 

- une extériorisation de sang (hématémèse, méléna, rectorragie en cas d’hémorragie massive) ; 

- des signes de choc hypovolémique.

  • ulcère perforé, suspecté devant :

des douleurs épigastriques intenses et brutales, des nausées, des vomissements ;

un abdomen chirurgical ;

- des signes de choc ;

un pneumopéritoine au scanner.

  • sténose ulcéreuse, suspecté devant :

- des vomissements post-prandiaux

- une satiété précoce

- une perte de poids

- un clapotage gastrique à jeun (stase gastrique) et des ondes péristaltiques

- une déshydratation et des troubles ioniques (alcalose métabolique, hypochlorémie, hypokaliémie)

c) Mais souvent, l’ulcère se présente de façon atypique avec des signes peu spécifiques :

Sensation de satiété précoce, éructations après avoir mangé, intolérance aux aliments riches en graisses, nausées et plus rarement vomissements, douleurs liées à l’ingestion d’aliments...

d) Et dans environ 70 % des cas, les patients ayant un ulcère gastrique ou duodénal sont asymptomatiques.

5) Diagnostics différentiels :

Dyspepsie non ulcéreuse, reflux gastro-œsophagien, gastrite, sténose œsophagienne peptique, affection biliaire, affection pancréatique, cancer gastrique, ischémie mésentérique, insuffisance coronarienne, péricardite, douleur vertébrale projetée...

Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie. Hépato-gastro-entérologie-Chirurgie digestive 4e ed. Elsevier Masson 2018. p.117–34

Critères - Merci de répondre aux questions afin de voir la stratégie de prise en charge adaptée

Sélectionnez le type d'ulcère que vous suspectez :

Suspicion d'ulcère non compliqué

Devant :

- un syndrome ulcéreux typique : douleurs épigastriques à type de crampe ou de faim douloureuse, apparaissant 1 à 5 heures après les repas et atténuées par l’ingestion d’aliments ou la prise d’anti-acides.

- des signes atypiques peu spécifiques : sensation de satiété précoce, éructations après avoir mangé, intolérance aux aliments riches en graisses, nausées et plus rarement vomissements, douleurs liées à l’ingestion d’aliments...

- l'absence d'autre cause expliquant les signes et l'absence de signe de complication associé

Suspicion d'ulcère hémorragique

Devant une suspicion clinique d'ulcère, associée à :

- une anémie ferriprive

- une extériorisation de sang : hématémèse, méléna, (hématochézie en cas d’hémorragie massive)

- des signes de choc hypovolémique

Suspicion d'ulcère perforé

Devant une suspicion clinique d'ulcère, associée à :

- des douleurs épigastriques intenses et brutales, des nausées, des vomissements

- un abdomen chirurgical

- des signes de choc

- un pneumopéritoine au scanner

Suspicion de sténose ulcéreuse

Devant une suspicion clinique d'ulcère, associée à :

- des vomissements post-prandiaux

- une satiété précoce

- une perte de poids

- un clapotage gastrique à jeun (stase gastrique) et des ondes péristaltiques

- une déshydratation et des troubles ioniques (alcalose métabolique, hypochlorémie, hypokaliémie)

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